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COMICSOLOGIE
20 mars 2011

Deadpool 1 : "Vague De Mutilation" (mars 2011).

dp_1Il faut croire que Deadpool est redevenu très populaire. En tout cas, aux Etats-Unis, il bénéficie de trois séries régulières. Pas sûr qu'elles tiennent toutes longtemps, il est plutôt probable qu'elles soient au final toutes fusionnées en une seule tôt ou tard. Mais il n'empêche qu'accorder trois séries régulières à un seul personnage est un privilège que seuls Spider-Man, le Punisher, Wolverine et les X-Men ont connu au cours de l'histoire.
En France, Deadpool peut désormais se targuer d'être parmi les vedettes ayant droit à leur popre magazine, rejoignant ainsi Spider-Man, Wolverine et les X-Men dans ce cercle très restreint. C'est dire la confiance de Panini envers le personnage. A en croire l'édito de ce premier numéro, ce regain de popularité pour Deadpool des deux côtés de l'Atlantique serait dû à sa présence dans le film, ou plutôt le navet, "X-Men Origins : Wolverine". Bizarre comme explication, quand l'on sait que le personnage tel que dépeint dans ce navet n'avait rien à voir avec le Deadpool que l'on connaît. Passe encore que son look soit une aberration. Passe encore qu'il ait des lames greffées aux avant-bras. Passe encore qu'il se retrouve doté de pouvoirs qu'il n'a pas normalement. Mais lui coudre la bouche, lui empêchant du même coup de balancer ses vannes, n'est ni plus ni moins qu'une hérésie ! La seule fois où l'on pouvait apercevoir quelque chose ressemblant assez bien à Deadpool (encore que ce fut loin d'être parfait) était lors des premières scènes, lorsque Ryan Reynolds jouait un mercenaire très habile du sabre, incroyablement bavard et doté d'un sens de l'humour certes plutôt léger, mais qui avait au moins le mérite d'exaspérer ses co-équipiers, exactement comme dans les comics. C'est pas l'eldorado, mais apparemment, cela aura suffit à faire en sorte que nombre de profanes (aussi bien parmi les lecteurs réguliers qu'occasionnels, du moins on peut le supposer, car Panini n'est pas du genre à prendre le risque de lancer un nouveau magazine sans avoir bien tâté le terrain avant; et si celui-ci est propice, ça doit vouloir dire que le lectorat visé est plus important que la moyenne) s'intéressent au personnage. Et si cela peut aboutir, comme ce fut le cas il y a peu, à l'édition d'aussi bonnes histoires que celle scénarisée par Duane Swierczynski ("Il Faut Soigner Le Soldat Wilson", récemment chroniquée ici, et qu'il vaut mieux avoir lu avant de lire ce qui va suivre), tant mieux !
Mais la question à se poser, justement, concernant cette nouvelle publication, est de savoir si elle prend en compte la perle de Swierczynski, qui avait donné au personnage une prestance qu'il n'avait jamais eu (il devenait un trickster incroyablement charismatique et intelligent); ou bien si elle choisit de l'ignorer sciemment pour "juste" offrir au lecteur des récits déjantés où Deadpool et son humour si particulier s'en donnent à coeur joie.
A la lecture de ce premier numéro, la réponse est assez confuse : en gros, un peu des deux !

Deadpool13coverAinsi, dans ce premier récit en deux parties, vous verrez Deadpool décider de devenir pirate pour aller attaquer une île paumée où de riches clients viennent se dorer la pilule. Il se paye un bateau (avec un amas d'or supposément volé qu'il a fait transformer en un amas de pièces à son effigie), récupère un vieux pote (qu'il déguise en perroquet et qu'il s'amuse à cogner avec son bâton quand le malheureux oublie de parler comme un perroquet), et part au large. Inutile de tout révéler, mais sachez juste que Deadpool va se lâcher dans le genre déjanté (comme, par exemple, en faisant la cour à une mignonne locale en lui fredonnant soudainement "Chabadabada"; ou encore en cognant quelqu'un avec sa jambe fraîchement coupée, donnant une nouvelle signification à l'expression "botter le cul"...et ce ne sont là que deux exemples parmi la masse incroyable de délires contenus dans ce récit). C'est réellement hilarant, surtout quand ce grand malade échange avec ses multiples personnalités (ils sont au moins trois dans sa tête) des répliques aiguisées. Du très bon divertissement, pour la simple et bonne raison que le personnage tel qu'on l'a toujours connu est pleinement respecté.
Mais justement, probablement conscient que le personnage dépeint de cette manière n'est peut-être plus suffisant pour satisfaire les lecteurs, le scénariste Daniel Way le fera redevenir un trickster vers la fin du récit. Certes, jamais de manière aussi définitive qu'avec Swierczynski, mais il n'empêche que Deadpool recommence à influer sur son propre récit, révélant au public des détails connus de lui seul en invoquant le flash-back, pour finalement s'en sortir grand vainqueur. Il ne se sert donc pas de son habitude de briser la règle du quatrième mur juste pour déconner, mais bien pour démontrer que depuis le début du récit, c'est lui qui décide de comment ça doit se passer, un point c'est tout !
Définitivement, le récit de Swierczynski aura contribué à une grande évolution du personnage, qui devient plus malin que jamais, sans pour autant renier sa personnalité d'anti-héros...sauf si les prochains changements dont laisse entrevoir la dernière case sont mal gérés. Pour le savoir, il faudra lire le prochain numéro de ce nouveau bimestriel, en mai prochain.

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